Nice-Cuneo, les 80 kilomètres plus longs que jamais

Aujourd’hui, lundi 3 mai, sont réparties les courses ferroviaires entre Cuneo et la Côte d’Azur. Une bonne nouvelle, mais à moitié. Les graves dommages causés à la Rue Départementale 6204 restent considérables et aucune hypothèse de réouverture du tronçon routier entre l’Italie et la France n’est actuellement envisagée.

Le silence assourdissant des Institutions, à tous les niveaux, n’est pas de réconfort et efface les espoirs même des plus optimistes. À la sortie du tunnel de Tende, il reste donc aujourd’hui un gouffre géologique et un précipice d’incertitude sur lequel devront nécessairement discuter les représentants des deux États, lors de la prochaine Conférence intergouvernementale du 5 mai.
Par conséquent, le train reste la seule véritable alternative pour les citoyens français et italiens qui souhaitent atteindre les régions frontalières voisines. Une solution qui parle la langue de la durabilité, en opposition avec les déplacements en voiture, mais qui se fonde aussi sur le lien historique et culturel qui rapproche Nice à la Province de Cuneo. Comme si cela ne suffisait pas, le Chemin de fer Cuneo-Nice, grâce à une extraordinaire mobilisation de masse, s’est également vu décerner la prestigieuse reconnaissance du Fai (Fond Environnemental Italien), en tant que « Lieu du cœur 2020 ». Autant de raisons plus que louables pour pouvoir allumer les projecteurs sur ce qui pourrait représenter un exemple de mobilité du nouveau millénaire : attraction touristique, liaison alternative et historique, solution aux problèmes non résolus de la route.
 
Et alors quelle bonne nouvelle? Aucune. Alors qu’au lendemain des réouvertures entre Régions italiennes, on compte les accidents et les kilomètres de queue dans les embouteillages du week-end (A6 To-Sv, Col de Nava,), la réactivation du tronçon ferroviaire ne reste qu’un titre de journal délavé. C’est vrai, car à bien voir, malgré les proclamations et les annonces de la politique, étant entendu que la branche Cuneo-Breil-Ventimiglia reste fermée, les courses entre Nice et Cuneo ne restent que deux par jour. Renforcement de la ligne, dialogue et coordination entre les deux États et entre les compagnies ferroviaires. Rien de tout cela. Deux trains au départ de Cuneo (7.50 et 14.41) dans les deux cas avec plus de 45 minutes d’attente de correspondance à Breil sur Roya. De Nice au départ journalier toujours deux trains à 9h15 et 17h20, toujours avec une correspondance d’au moins une demi-heure.
 
Seulement quatre-vingts kilomètres à vol d’oiseau séparent ces deux villes jumelles, qui comptent chaque année sur un important échange de flux touristiques. Aujourd’hui, cependant, pour se réunir en voiture il faut au moins 250 kilomètres ou plus de 4 heures de train. Sans parler des échanges commerciaux entre la Région PACA et la Province de Cuneo, qui risquent de s’affaiblir, voire de disparaître si des mesures immédiates ne sont pas prises. « La Chambre de Commerce Italienne de Nice, qui depuis toujours favorise les relations internationales entre les deux Etats, se met aujourd’hui à la disposition complète pour simplifier et encourager le dialogue entre l’Italie et la France. Il nous faut un effort de la part de tous et la volonté véritable à travailler et collaborer ensemble. » Il explique la Présidente de la Chambre Patrizia Dalmasso, qui ajoute « Nous lançons un appel à la politique, afin que soit résolu concrètement et rapidement le problème des liaisons avec la France; ça suffit avec les déclaration sans suite, il faut des actions immédiates ».
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