France-Italie-Allemagne : le triangle européen qui défie la Chine et les Etat-Unis

Le Maire : ‘’cette concurrence dans chacun des secteurs doit prendre fin». Stellantis, Euronext et l’axe Rome-Paris.

La plus importante personnalité de la  deuxième journée du Forum Ambrosetti de Cernobbio, par tradition consacré à l’Europe, était Bruno Le Maire, Ministre de l’économie français. Son intervention a été la plus originale et celle qui a impliqué le plus tous les participants.  Il faut « une nouvelle approche géopolitique pour l’Europe- a-t-il dit- nous devons devenir une super puissance, come la Chine et les Etats-Unis ». Chacun des blocs – pour synthétiser- a ses objectifs stratégiques. « La Chine a la route de la soie, les Etats-Unis l’espace ». Et l’Europe ? « La Pandémie nous fait vraiment entrer dans le 21ème siècle : quel rôle voulons-nous avoir ? Voulons-nous nous fixer comme objectif de lancer un nouveau model stratégique ? »

De son côté le ministre de Macron a rappelé que la France est prête à faire sa part grâce au gros travail effectué ces derniers mois : les indicateurs économiques sont déjà depuis cette année, à leurs niveaux d’avant le Covid, la croissance est proche des 6% et toutes les réformes nécessaires pour l’augmentation de la compétitivité des entreprises françaises sont prêtes. De là à poser candidature pour la leadership économique UE, le pas est court. Une caractéristique que les italiens connaissent bien, de par les diverses expériences de cohabitation.

Afin de créer des leaders industriels européens, l’harmonie est nécessaire mais elle est souvent rare. Sur l’axe Rome-Paris, quelques exemples existent déjà : Stellantis premièrement, mais aussi Euronext ou Stm. Et parmi les acteurs privés, Luxottica, Telecom.

Le ministre a précisé sa pensée en by-passant en bonne partie la question, mais en élargissant le thème: « trois piliers sont nécessaires : la sélection des secteurs sur lesquels nous pouvons être compétitifs ; la capacité de financement, pour laquelle l’union bancaire est fondamentale ; et surtout la collaboration ; nous ne pouvons pas nous permettre que subsiste la compétition entre nous. Il y a trois pays en Europe, l’Italie, la France et l’Allemagne : pour chaque projet, nous devons nous accorder sur qui pilote la recherche et qui la produit ». Le concept est clair : aucun pays européen n’a assez de compétences, rde essources, de capitaux pour agir seul.

Seul le bloc européen formé par le triangle post Brexit peut être compétitif face à la Chine et au Etats-Unis. Un exemple d’industrie du triangle ? « il faut investir dans la technologie : l’indépendance politique ne sert pas à grand-chose si par la suite nous dépendons d’autres pays pour la technologie, comme c’est le cas par exemple pour les semi-conducteurs en provenance de chine ». Quant aux problèmes des joint-venture transfrontalières à deux vitesses et ayant des systèmes fiscaux différents ? « il y a de la place pour tout le monde – dit Le Maire- il suffit de trouver un système de partage correct et équitable ».

B